Faire publier son roman chick-lit

Faire publier votre roman chick-lit comédie romantique

Vous avez écrit un roman chick-lit (aussi appelé comédie romantique ou sentimentale) et… Laissez-moi deviner… Vous rêvez d’être publié ?  Rien de plus normal, rien de plus compliqué. Voilà, prêt, terminé, imprimé, validé, le moment est arrivé d’envoyer votre manuscrit, mais à qui et comment ? Si vous pensez qu’il suffit de poster votre roman au service manuscrits des 10 plus grandes maisons d’édition françaises pour être publié(e), vous vous fourrez le doigt dans l’oeil (jusqu’à vous en gratter l’omoplate par l’intérieur, comme je disais très élégamment quand j’étais petite). Trouver un éditeur pour mon premier roman m’a pris deux ans, soit plus de temps que pour l’écrire…

Les grandes maisons d’édition, qui publient de la chick-lit

A priori, si c’est votre premier roman, à moins d’un super piston ou d’un coup de bol extraordinaire, vous avez peu de chance que votre roman soit accepté dans une grande maison. Elles reçoivent plusieurs milliers de manuscrits tous les ans et publient très peu de nouveaux auteurs. D’autre part, la plupart des grands éditeurs qui publient quelques romans chick-lit ou sentimentaux, préfèrent en général les traductions, ils sont sûrs de faire un carton sans prendre de risque…

  • Albin Michel a publié le légendaire Journal de Bridget Jones d’Helen Fileding, Sex & the City, de Candace Bushnell et Meg Cabot. En France, ils ont publié Isabelle Alexis, auteur de chick-lit policière. –> Instructions d’envoi du manuscrit
  • Fleuves Éditions a publié Lauren Weisenberger (Le diable s’habille en Prada) et Gilles Legardinier, mais n’acceptent aucun manuscrit, comme ils le disent ici.

Pas la peine d’essayer d’envoyer votre romance chez Gallimard ou Grasset, vous perdriez votre temps et votre argent. Au passage, comptez minimum 25€ pour imprimer un manuscrit de 250-300 pages et environ 5€ pour l’expédier en France… Si vous rajoutez l’enveloppe timbrée pour qu’on vous le renvoie, c’est un vrai budget.

Des éditeurs plus petits, qui publient de la chick-lit

Vous l’aurez compris, une fois que vous aurez pris votre râteau (en général sous forme d’une lettre type « ne correspond pas à notre ligne éditoriale ») des grandes maisons, vous pourrez tenter les petites, là où vous avez réellement une chance d’être publié.

  • Harlequin a lancé il y a deux ans sa collection HQN, destinée aux auteurs français. Vous trouverez ici toutes les infos pour leur déposer un manuscrit. Ils m’avaient fait une proposition, publication d’abord numérique, avec une publication papier à la clé en cas de succès du numérique. L’avance était très faible (150€), mais le pourcentage reversé sur les ventes intéressant.

Ces maisons sont beaucoup plus accessibles que les grands éditeurs du paragraphe précédent, peut-être que votre manuscrit n’y sera pas accepté, mais il sera très certainement lu, à une condition cependant : RESPECTEZ LES CONSIGNES s’il y en a. Ce n’est pas bien compliqué et ça évitera d’énerver votre lecteur avant même qu’il ait commencé votre livre…

À qui adresser votre manuscrit si vous l’envoyez par la Poste ?

Bien évidemment, si vous connaissez quelqu’un qui connait quelqu’un, demandez-lui de faire passer votre manuscrit. Mais, même si vous ne connaissez personne, faites des recherches sur Internet, Linkedin, Viadeo… Trouvez le nom de la personne qui s’occupe de la collection qui vous intéresse, une assistante d’édition, une directrice de collection, un éditeur dans la maison que vous visez, et adressez-lui votre manuscrit avec une lettre personnalisée. C’est la stratégie que j’ai adoptée pour l’envoi de mon deuxième manuscrit et alors que le premier, envoyé uniquement aux services manuscrits, n’avait reçu que des lettres de refus type, celui-ci a reçu trois réponses positives…

Comment présenter votre roman ?

Certaines maisons imposent des consignes très strictes, quant à la présentation des manuscrits, d’autres restent floues. À mon avis, le plus sûr est de rester sobre dans la présentation. On évite de se faire remarquer et on envoie un manuscrit propre, clair et facile à lire :

  • Format A4
  • Impression Noir et blanc sur papier blanc
  • Recto simple, tant pis pour les arbres de la forêt amazonienne…
  • Police classique (Arial ou Times New Roman) taille 12, 1,5 lignes d’intervalle
  • Couverture blanche ou ivoire (on évite la couverture faite maison sur PowerPoint…)
  • Reliure plastique ou pas de reliure

La lettre qui accompagne le manuscrit de votre roman

Personnellement j’avais écrit des lettres à la main, je trouvais ça plus personnel. Dans tous les cas, soignez bien votre lettre, soyez concis et soyez sûr qu’elle comporte :

  • Un résumé de votre roman
  • La raison pour laquelle vous l’envoyez à cette maison (« j’ai vu que vous aviez publié Trucmuche et Bidule, dont les romans sont du même genre que le mien, je me suis donc dit que blablabla.. ».)
  • Uniquement les informations sur vous qui ont un intérêt si vous les mettez en perspective avec votre ouvrage :  si vous avez un blog très suivi, si vous avez gagné des concours de nouvelles un minimum respectables, si vous avez déjà été publié, si votre métier est lié au thème de votre roman etc.
  • Si la maison d’édition vous demande un document spécifique de présentation, suivez bien leurs consignes.

Comme je suis sympa, je vous laisse lire ici l’argument que j’avais envoyé à Harlequin et qui a reçu des réponses positives (attention aux spoilers si vous avez l’intention de lire Ma vie, mon ex et autres calamités, toute l’intrigue y est expliquée). Je l’ai réutilisé après pour d’autres maisons, car je trouvais que ça donnait un bon aperçu du roman.

À éviter absolument :

  • Les fautes d’orthographe
  • « Mon papa, ma Maman, et ma meilleure copine trouvent mon roman génial »
  • « J’ai gagné le concours de nouvelles organisé par l’école primaire des Lilas à l’âge de 7 ans et demi »
  • Et toute autre phrase arrogante et/ou prétentieuse sur votre propre travail. Restez neutre.

Votre roman n’a pas été accepté ? Pensez aux agents et à l’auto-édition

Si après toutes ces démarches, vous n’avez pas trouvé un éditeur, vous pouvez contacter un agent littéraire. Cette pratique est rare en France, mais ils sont moins sollicités que les éditeurs et ont leurs entrées dans de nombreuses maisons. Si un agent accepte de vous représenter, il prendra un pourcentage sur vos ventes. Quand on voit ce que touche un auteur sur un premier roman (je touche 7% du prix brut du livre, donc à peine 1€ par livre vendu 15,90€), ça fait un peu mal…

L’auto-édition est une bonne alternative. Je referai un article plus complet sur le sujet, mais globalement : vous gardez le contrôle sur tous les aspects promotionnels de votre bouquin, vous touchez la plus grosse part des bénéfices et vous aurez le sentiment d’être allé au bout de votre projet, même si cela vous demandera un petit investissement financier au début (généralement entre 500 et 1000€).

Voilà tout ce que je peux vous dire sur ce sujet ! Maintenant, il ne vous reste plus qu’à prendre votre mal en patience, les réponses prendront minimum deux mois, et parfois six ou huit. Vous pouvez éventuellement relancer au bout de trois mois, mais pas toutes les semaines ! Je vous souhaite bon courage dans vos démarches et vous invite à vous inscrire à la newsletter pour être informés des nouveaux articles.

Lecture complémentaire : Écrire un roman sentimental et se faire publier de Brigit Hache

Crédit photo : Calvin YC

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9 réflexions sur “Faire publier son roman chick-lit

  1. Great information! Whether you’re traditionally published or self-published, pretty much all authors these days need to be involved in their own marketing, so that’s something to consider as well (for time and budget). Good luck to all the authors out there!

    • Definitely ! Even traditionally published, publishers do not have to be so much involved into doing marketing for their author, I think each writer is responsible of his own marketing !

  2. Bonjour Marie,

    Merci beaucoup pour ce travail de synthèse considérable, et super utile. Merci également pour tes conseils, sur tout, et ton blog tout plein d’énergie et de motivation. Quand je le parcours, j’ai l’impression que le rêve peut devenir réalité.

    J’ai toutefois une remarque (ou du moins une interrogation) concernant l’auto-édition. Tu mentionnes les aspects positifs (hormis le petit investissement de départ). Mais ne penses-tu pas qu’il y a une différence énorme en termes de potentiel par rapport à la publication « traditionnelle » ? La visibilité n’est pas du tout la même… Auto-édité on peut certes être sur toutes les plateformes en ligne (en e-book), et au catalogue des librairies, mais on n’aura jamais son livre en tête de gondole à la FNAC (ok, j’ai plus de chance de voir Ryan Gosling débarquer en maillot de bain sur ma terrasse que d’avoir un jour mon livre en tête de gondole à la FNAC, mais quand même). Donc j’ai le sentiment que même si cela présente des avantages, on a quand même des moyens réduits niveau promotion. Je voulais ton avis sur ce point.

    Merci d’avance de ta réponse, et surtout bonne continuation dans la suite de tes aventures.

    Mathilde

    • Bonjour Mathilde,
      Merci pour ton message et ton enthousiasme !
      Pour répondre à ta question, oui l’auto-édition, aujourd’hui en France, reste en général un plan B pour les écrivains qui n’arrivent pas à publier chez un éditeur traditionnel. Mais cela peut-être un bon tremplin pour faire connaître son livre (cela a été le cas par exemple pour Aurélie Valogne ou Agnès Martin-Lugand repérées sur amazon et aujourd’hui publiées chez Michel Lafon).
      L’avantage principal d’un éditeur traditionnel est effectivement qu’il peut te placer en librairie (ce qui est important car les ventes en ligne restent encore très inférieures à celles faites en librairie). En revanche, pour les nouveaux auteurs, il n’y a presque jamais de budget marketing ou promotion débloqué par l’éditeur traditionnel pour la sortie d’un roman, donc la probabilité de se retrouver en tête de gondole à la FNAC si tu n’es pas Marc Levy ou le dernier Goncourt est de toute façon quasi-nulle quand tu débutes.
      Je ne conseillerai pas pour autant à un auteur qui a une proposition chez un éditeur traditionnel de la refuser pour s’auto-éditer, mais je pense que l’auto-édition est une option intéressante malgré tout, surtout quand on voit à quel point c’est difficile de décrocher son premier contrat d’édition (ça m’a pris plusieurs années).
      Il faut savoir aussi que même si les volumes vendus seront en effet inférieurs en auto-édition, cela peut-être compensé financièrement par le fait que l’auteur touche en général 70% du prix du livre, là ou un éditeur traditionnel ne va reverser que 7 à 9% du prix à l’auteur.
      J’espère que ça répond à ta question !
      Bonne chance dans tes projets d’écriture, je te souhaite beaucoup de succès !

      • Effectivement, je connais le parcours d’Agnès Martin-Lugand, elle fait partie des succes stories qui m’ont donné le courage de me lancer.

        En définitive, d’un coté il y a peu de chance d’être sélectionné pour être publié, et de l’autre peu de chance d’être repéré dans les tréfonds d’Amazon !
        Mais c’est vrai que je connais assez mal le milieu, et que je pensais que les maisons d’édition mettaient quand même « du budget » sur les manuscrits qu’elles sélectionnaient. D’où le fait (entre autres) qu’elles en sélectionnent très peu. Mais j’ai lu plusieurs fois que, même publié, les auteurs sont souvent obligés de faire leur propre promo. Donc finalement, pas de solution idéale.

        En tous cas, merci pour ces infos et tes encouragements. Au plaisir de découvrir tes livres très prochainement,

        Mathilde

  3. Merci Marie pour cette liste. Depuis 3 ans, j’ai écrit 3 romans de type « chick-lit » et ton article m’a aidé pour cibler les maisons d’édition, car c’est un style qui est peu représenté par les auteurs français (un peu plus maintenant :)), mais les maisons misent plus sur les succès anglais. Il existe aujourd’hui des maisons plus petites (en impression à la demande) qui publient également ce style, mais c’est vrai qu’être distribué en librairie est un vrai plus, j’ai pu le voir cette année avec un de mes romans publiés chez City (la joie de voir son livre dans un rayon :)).

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