Les descriptions sont difficiles à écrire car plus qu’un dialogue ou une scène d’action, elles risquent d’ennuyer le lecteur. Nous n’avons plus la patience de nos grands-parents et aujourd’hui, ce sont les romans dont les pages se tournent toutes seules qui plaisent, ceux où l’on ne s’ennuie pas une seconde. Cela veut-il dire qu’il faut supprimer toute description afin de ne jamais ralentir la progression de l’intrigue ? Certainement pas. Il est nécessaire d’emmener le lecteur avec vous dans votre univers et pour cela, vous serez toujours obligé de lui fournir un minimum d’indications de manière à ce qu’il se projette dans votre scène. Alors comment faire pour rendre compte de votre univers romanesque sans description à rallonge ? Voilà 5 conseils pour améliorer les descriptions de votre roman.
En utilisant les cinq sens
Quand on réfléchit à une scène, on a souvent tendance à décrire ce qu’on voit. Pourtant, dans la réalité, nous avons cinq sens pour appréhender notre environnement. Vous devez faire appel à vos cinq sens quand vous écrivez aussi. Au lieu de décrire avec minutie chacun des meubles d’une pièce, en précisant l’année où il a été fabriqué, le bois utilisé etc, pourquoi ne pas parler de l’odeur de cire et de poussière ? Du craquement du plancher, du soleil qui chauffe le carreau fendu ou du toucher usé du bois de l’accoudoir du fauteuil Louis XIV ? Du canapé accueillant qui se révèle dur comme du béton quand on s’y assoit…. ? Les sons, les odeurs, le goût et le toucher enrichissent les descriptions. Votre lecteur doit appréhender votre scène comme il le ferait dans la réalité : avec ses cinq sens. Elle lui semblera alors bien plus riche et vivante qu’une simple description visuelle.
En donnant le ressenti du personnage principal
Le ressenti du personnage quand il arrive à un endroit, en dit beaucoup sur son environnement. Est-ce qu’il frissonne dans l’atmosphère humide, est-ce que la poussière accumulée au fil des années le fait éternuer ? Est-ce qu’il se sent immédiatement à l’aise ou au contraire saisi d’angoisse ? Est-ce que la pluie diffuse dans l’atmosphère une odeur de terre humide qui lui rappelle son enfance ou est-ce que la chaleur assèche sa gorge à chaque respiration ? Pensez toutefois à adapter ces émotions en fonction de la personnalité de votre héros : une adolescente gothique sera peut-être enchantée de passer ses vacances dans le château de Dracula, tandis qu’une fashion victime aura la nausée à la vision des toiles d’araignées…
En décrivant dans l’action
Plutôt que de commencer votre scène par un long paragraphe descriptif, présentez l’environnement à travers les actions du personnage. Par exemple, votre héros peut soulever un rideau en lambeaux, s’asseoir avec circonspection sur un canapé à la propreté douteuse, passer un doigt sur le marbre de la cheminée et constater qu’il est couvert de poussière, jeter un coup d’oeil impatient à l’immense horloge qui surplombe la commode sculptée… Si vos personnages sont mobiles et utilisent des éléments de leur environnement, cela rendra votre scène visuelle tout en évitant les descriptions à rallonge. (Tout comme dans le paragraphe précédent, les actions des personnages doivent être en cohérence avec leur personnalité et ne pas servir uniquement la description.)
En réfléchissant à des détails concrets plutôt qu’à des généralités
Mieux vaut donner un ou deux détails très concrets que le lecteur pourra tout de suite visualiser que beaucoup d’éléments à caractère trop général. Des petits détails fixent l’attention du lecteur, que ce soit un carreau fendu, une tâche sombre en forme de coeur sur une moquette par ailleurs immaculée, une mouche qui se cogne sur une vitre impeccable, une odeur de peinture fraîche… Il faut réfléchir à ce qui caractérise l’endroit, aux émotions que le lecteur doit éprouver en pénétrant avec votre héros dans ce lieu et au meilleur moyen de les lui faire ressentir par des détails concrets et originaux.
En prenant le temps de visualiser la scène
Avant de commencer à écrire, prenez toujours le temps de visualiser la scène dans votre tête. Vous pouvez aussi vous aider d’images. Prenez un quart d’heure pour chercher dans Google Images des photos ou des illustrations susceptibles de stimuler votre imagination. Si vous devez décrire un château, cherchez des photos de château et étudiez-les. Qu’est-ce qui attire votre attention ? Qu’est-ce qui rend un château plus particulier, plus mémorable qu’un autre ? Fermez ensuite les yeux et voyez votre propre château. Demandez-vous quel temps il fait, quelle heure il est, en quoi cela influe sur la perception du lieu. Ne commencez pas à écrire une scène tant que vous ne la voyez pas dans votre tête. Si vous la voyez, le lecteur la verra. Evidemment, il l’interprétera avec son vécu et sa propre imagination mais vous saurez lui donner suffisamment d’éléments concrets pour qu’il s’y projette.
La difficulté de la description consiste à évoquer beaucoup d’images dans l’imagination du lecteur en peu de mots. Il faut trouver le juste milieu : donner suffisamment d’éléments pour que le lecteur visualise la scène, sans l’ennuyer avec des descriptions à rallonge.
merci pour cet article, je vais pense le faire lire à mes élèves quand nous travaillerons le récit.
Très intéressant, merci ! Prendre le temps de visualiser la scène avant d’écrire est en effet primordial !
Article fort intéressant !! Je prends note de toutes ces suggestions, merci !
De rien 😉
A reblogué ceci sur kirsteen duvalet a ajouté:
En plein écriture de mon 3ème roman, voici des suggestions fort utiles !
A reblogué ceci sur Eric Costaet a ajouté:
Pour les auteurs :
Comment faire une bonne description selon Marie Vareille : cinq points que je trouve très pertinents. Merci Marie !
Franchement un grand MERCI! Après avoir épluché d’innombrables sites, c’est sur le vôtre que j’ai été le mieux renseignée! MERCI