Écrire un roman, ça prend du temps. Manque de pot, au XXIe siècle, on n’a jamais le temps de rien, et surtout pas d’écrire. Pourtant, certains y arrivent, avec un job à temps plein, des enfants, des amis envahissants et des problèmes familiaux. Alors, pourquoi pas vous ? J’entends régulièrement « Je voudrais écrire, mais je n’ai pas le temps ». C’est sans doute vrai, mais si vous voulez sérieusement écrire, il va falloir prendre le temps, quitte à faire quelques sacrifices. Voici quelques petits trucs qui m’ont aidée à libérer des temps d’écriture dans mon ex-emploi du temps de ministre. Ils ont marché pour moi, ils pourraient bien marcher pour vous.
Écrire est-il une priorité pour vous ?
Commencez par vous poser les bonnes questions. Voulez-vous vraiment faire de l’écriture une priorité de votre vie ? C’est merveilleux d’écrire, mais une fois passées les vingt premières pages, écrites dans un moment d’euphorie, c’est long, frustrant et laborieux. On ne trouve la motivation pour écrire, que si écrire est une vraie priorité. Des priorités dans une vie, on n’en a rarement plus de deux ou trois (par définition, si vous en avez plus, ce ne sont plus des priorités). Est-ce que vous rêvez d’écrire depuis longtemps ? Est-ce que vous écrivez régulièrement un journal, des pensées, des histoires, des phrases entendues ? Est-ce que vous êtes un grand lecteur ? Est-ce que, quand vous étiez petit, vous auriez préféré être bibliothécaire plutôt qu’astronaute ? Est-ce que vous seriez prêt à renoncer à votre carrière pour écrire ? À passer moins de temps avec vos amis ? À accepter de ne jamais gagner beaucoup d’argent ? Si oui, vous trouverez le temps d’écrire, quelle que soit votre situation familiale et professionnelle, parce que vous trouverez l’énergie et la volonté d’organiser votre vie autour de l’écriture.
6 étapes pour libérer du temps d’écriture au quotidien
Vous avez l’impression de courir toute la journée et d’être perpétuellement débordé ? C’est bien normal, c’est pareil pour tout le monde. Pourtant, quand on vous donne un dossier important au boulot, ou qu’on vous demande de faire quelques heures sup pour remplacer votre collègue Katia qui est malade, subitement, vous trouvez le temps. Pourquoi ? Parce que vous n’avez pas le choix. Pour trouver le temps d’écrire, il ne faut pas vous laissez le choix, il faut vous l’imposer.
1. Analysez votre emploi du temps sur une semaine
Première étape pour trouver le temps d’écrire, notez pendant une semaine (week-end compris), à quoi vous passez votre temps depuis votre réveil, jusqu’à votre coucher. Temps de préparation, temps de transports, temps passé à travailler, à déjeuner avec vos collègues, temps passé à faire les courses, regarder la télé, vous occuper de vos enfants, lire le soir etc. Chaque plage horaire doit être notée noir sur blanc.
2. Faites de la place pour écrire dans cet emploi du temps
Étudiez cet emploi du temps, et essayez de déterminer où vous pouvez dégager un peu de temps libre. Est-ce que vous ne pourriez pas faire vos courses sur Internet et gagner une heure le samedi matin ? Est-ce que vous ne pourriez pas squizzer quarante minutes de télé le soir ? Bloquer complètement une, voire deux soirées dans la semaine ? Arriver une heure plus tôt au boulot pour avoir une heure tranquille d’écriture ? Demander à celui ou celle qui vit avec vous, de vous aider en s’occupant de la vaisselle après le dîner pendant que vous écrivez ? Vous lever une heure plus tôt ? Vous coucher une heure plus tard ? Confier les enfants à leurs grands-parents un samedi par mois ?
Soyez créatif, trouvez des solutions. L’idée n’est pas de supprimer du jour au lendemain toute forme de vie sociale, mais de trouver quelques plages dans votre semaine, qui sont libres ou qui pourraient l’être si vous faisiez un petit effort. Ce sera peut-être une heure par jour, tous les jours, ce sera peut-être une demi-journée dans votre week-end, ou alors des plages de vingt minutes récupérées à droite à gauche, pendant votre pause déjeuner ou dans le bus pour aller travailler, mais si vous cherchez, vous trouverez.
3. Créez-vous un emploi du temps dédié à l’écriture
Une fois que vous avez trouvé ces plages d’écriture, notez les quelque part. Affichez-les sur votre frigo, mettez-vous des rappels dans votre agenda électronique, dites-vous que c’est officiel, de 6h17 du matin à 7h34, maintenant, vous écrirez. Ce n’est plus négociable. Quand j’ai décidé d’écrire sérieusement, j’ai fait le choix de me lever 1h30 plus tôt tous les matins. Si c’est aussi ce que vous choisissez, je vous recommande d’y aller progressivement, de vous lever 15 minutes plus tôt tous les jours pendant une semaine, jusqu’à ce que vous ayez gagné votre 1h30. Sans transition, j’ai testé, c’est un peu brutal 😉
4. Informez vos proches et toute personne susceptible de vous déranger et apprenez à dire « non »
Informez les gens autour de vous de votre décision. Vos amis : « Je ne sortirai plus le mercredi soir, parce que c’est mon temps d’écriture », votre mari/femme : « je ne ferai plus le dîner les jours pairs, c’est mon temps d’écriture », votre boss : « je prendrai ma pause dej au bureau, parce que c’est mon temps d’écriture ». Ne cédez pas, vous avez le droit de dire « non ». Il faut vous prendre au sérieux, pour que les autres vous prennent au sérieux. Une fois que vous leur aurez répondu « désolé, je ne peux pas, j’écris » deux ou trois fois, ils comprendront que vous ne plaisantez pas et ils vous proposeront un autre jour, un autre horaire (c’est aussi l’avantage d’avoir un temps d’écriture entre 6h30 et 8h du mat’, c’est qu’en général, vous ne devriez pas être trop dérangé…)
5. Mettez-vous en condition
Maintenant il va falloir s’y mettre. Que vous ayez réussi à libérer une heure quotidienne (l’idéal à mon avis), vingt minutes par-ci par-là, ou une demi-journée dans la semaine, asseyez-vous à votre bureau et mettez-vous en condition.
Se mettre en condition pour écrire; ça veut dire quoi ?
- Vous éteignez votre téléphone portable ou vous le mettez en silencieux à l’autre bout de l’appartement.
- Vous confiez les enfants à quelqu’un s’ils sont susceptibles de vous interrompre et vous interdisez à quiconque de vous déranger sous peine de terrible vengeance, jusqu’à la fin de votre temps d’écriture.
- Vous coupez Internet, ou si vous avez besoin de garder l’accès à certaines ressources en ligne, vous bloquez l’accès aux sites dont vous n’avez pas impérativement besoin pour écrire. Des logiciels comme Rescue Time peuvent vous aider à identifier les sites ou applications sur lesquelles vous perdez du temps. Personnellement j’utilise le plugin safari WasteNoTime et pendant que j’écris il me bloque sur une période que je choisis tout accès Internet à l’exception des trois ou quatre sites, que j’utilise pour écrire.
- METTEZ UN CHRONOMÈTRE : quand j’explique que je mets mon chronomètre pour écrire, on me prend généralement pour une folle, mais croyez-moi, c’est la seule chose importante à retenir de cet article. Vous avez dit que vous écririez pendant 40 minutes ? Réglez votre chronomètre sur quarante minutes, tant que ça n’a pas sonné, vous ne bougez pas de votre chaise et vous écrivez. N’importe quoi, mais vous écrivez. L’inspiration, la vraie, vous l’aurez une fois par mois, si vous avez de la chance, le reste du temps, vous aurez besoin de rigueur.
- À la fin de votre session, notez votre temps de travail. À la fin de la semaine, puis du mois, faites le cumul de vos temps d’écriture. Vous verrez, vous serez impressionné.
6. Faites-en une routine
Vous l’avez fait une fois ? Génial, maintenant, vous n’avez plus qu’à recommencer, tous les jours, toutes les semaines, tout le mois. Au bout de quelques semaines, vous en ferez une routine pour vous et ceux qui vous entourent. C’est difficile à instaurer, mais si vous tenez les trois premières semaines, ça deviendra beaucoup plus simple. Vos proches ont compris que c’était sérieux, vous vous êtes physiquement habitué à vos nouveaux horaires,il y aura des jours où ce sera plus compliqué que d’autres, mais vous êtes sur les rails.
Allez-y progressivement, libérez peu à peu du temps, fixez-vous des objectifs clairs et réalisables, c’est le meilleur moyen d’y arriver. Ça vous prendra des mois, voire des années, mais phrase après phrase, chapitre après chapitre, si vous vous forcez à avancer avec régularité et rigueur, vous arriverez au bout, c’est mathématique.
CONCLUSION : VOUS AVEZ LE TEMPS D’ÉCRIRE
Vous l’aurez compris, le secret pour avoir le temps d’écrire, c’est de le prendre. Pas dans 1 an, quand vous prendrez cette année sabbatique, dont vous parlez depuis des années, pas quand vous serez à la retraite (vu comment c’est parti, vous n’aurez pas de retraite), pas pendant les vacances, pas demain, mais aujourd’hui et maintenant. Un dernier conseil pour la route : travaillez sur GoogleDrive, ça vous permettra d’accéder à votre manuscrit et aux documents dont vous avez besoin pour écrire de n’importe où, et donc de pouvoir travailler dès que vous avez une heure à perdre. Bon courage !
Lecture utile si vous parlez anglais : Time to write, de Kelly L. Stone, un livre très complet pour se fixer des objectifs d’écriture et des conseils d’organisation pour les atteindre.
Si vous avez lu jusque-ici, félicitations, vous êtes vraiment motivé, vous devriez vous abonner à ma newsletter 😉
Merci pour ces précieux conseils !
De rien, j’espère que c’est utile ! 🙂
Tellement vrai ! D’ailleurs,ça me donne de nouvelles idées pour mon deuxième roman !
Merci beaucoup pour ces conseils.
C’est ce que j’ai d’abord fait pour le blog : je me suis posé des jours réguliers pour poster des articles (bon c’est maintenant c’est moins ça puisque je poste quand j’ai envie, si un sujet me botte et que j’ai envie de partager, tout ça).
Et j’ai fais pareil pour l’écriture. J’écris depuis que je suis petite et depuis ma plus tendre enfance je bassine tout le monde avec « quand je serai grande je serai écrivain, comme la maman d’Harry Potter » et voilà ma motivation ! C’est pourquoi je me bloque aussi une heure tous les matins, après un article ou entre des révisions, avant de manger pour tranquillement avancer et ce depuis 2 ou 3 mois et ça marche je confirme 😉 J’ai tout de même un carnet avec moi au cas où j’ai une inspiration soudaine que je ne veux pas perdre (j’ai du mal à écrire sur le portable ou l’ordinateur, je le fais une fois que le texte est travaillé).
Merci pour ces précieux conseils en tout cas !
Merci de partager ton expérience. Pareil pour moi ! Je me bloquais une heure tous les matins avant d’aller au boulot, maintenant j’ai un travail à temps partiel et c’est 2h30 par jour minimum consacrées à l’écriture et le reste du temps au blog, à la promo etc. qui prend aussi beaucoup de temps une fois que ton bouquin est sorti ! Je te souhaite beaucoup de succès dans tes projets 🙂
Je suis sur l’écriture d’un roman que j’espère enfin finir (je suis comme toi, pleins de choses que je ne ferai jamais lire à quelqu’un ou jamais finies…) et envoyer en maison d’édition. Pour le moment je suis aussi à temps partiel, mais j’ai aussi des cours à préparer vu que je suis en phase de finir mes études donc c’est un peu plus compliqué, bien que j’aimerais consacrer toute la matinée à l’écriture. Et mon but est de trouver un temps complet, mais comme tu le dis, on trouve toujours le temps !
Je compte bien lire ton livre d’ailleurs, si tu me le permets je ferai une petite critique sur mon blog 🙂
Et merci, en espérant grande réussite pour toi et pleins de romans publiés !
Bien sûr ! J’ai hâte de savoir ce que tu en as pensé et mon second roman sort en juin 🙂
Oh il faut vite que je lise le premier alors ! Tiens, pour entrer dans ce genre littéraire je vais lire ton roman, ce sera une bonne introduction à ce mode de lecture ! 🙂
Je te donnerai le lien dès que je l’aurais fait !
Merci beaucoup ! Je partagerai ta chronique 🙂
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Merci pour ces informations. Je suis contente de voir que j’ai à peu près les bons réflexes depuis trois ans que j’écris. Au début j’écrivais le matin, mais le réveil 1h plus tôt c’était trop fatiguant, du coup j’écris plutôt le soir.
Il me manque la rigueur de me dire plus d’internet quand je m’y mets, et je suis souvent déconcentrée par un article ou un tweet :(. J’utilise aussi un chrono, mais pour des durées plus courtes dix ou quinze minutes.
J’avais une question : vous ne trouvez pas qu’après plus de trente minutes d’écriture non stop, ce que vous écrivez est moins bon, moins fluide ? C’est un peu ce qui m’arrête pour m’y mettre vraiment à fond disons une heure chaque jour d’affilée.